Les indicateurs de gestion à connaître pour piloter une TPE ou PME
Vous aimeriez disposer d’un tableau de bord visuel et qui tient en une page A4, facile à visualiser à tout moment dans le mois ? Oui, mais quels indicateurs clés (KPI) y faire figurer pour le suivi de gestion ? La performance économique d’une entreprise se mesure au travers de ratios classiques comme les soldes intermédiaires de gestion. Nous recommandons aussi d’ajouter quelques KPI plus opérationnels, à sélectionner en fonction de l’activité. Cet article expose donc ce type d’indicateurs de gestion autour de l’analyse du résultat et de l’exploitation.
1 – Les indicateurs de gestion classiques pour piloter la performance de son entreprise : les SIG
Au-delà de la phase de création et de démarrage, toute entreprise doit parvenir à produire suffisamment de résultat pour survivre et se développer. Sans bénéfice, sur le long terme, elle risque de péricliter. Dans un tel cas, les capitaux investis par les actionnaires ou le chef d’entreprise ne dégagent pas de rentabilité.
1.1 – Qu’est-ce que les soldes intermédiaires de gestion ?
Les soldes intermédiaires de gestion ou SIG correspondent à une décomposition des résultats de l’entreprise, en partant du chiffre d’affaires, jusqu’au résultat net. Nous vous détaillons ceux qui nous semblent essentiels à maîtriser.
1.2 – La valeur ajoutée
Cet indicateur de gestion se base sur des charges et des produits engagés par l’entreprise sur la période. Elle se calcule à partir des factures clients et fournisseurs en hors taxes. Vous prenez en compte les achats de matières, de marchandises, de consommables, mais aussi les services extérieurs. Citons notamment les loyers, la maintenance, les intérimaires, la sous-traitance, les honoraires, etc.
Le montant de la valeur ajoutée sert ensuite à couvrir la rémunération :
- des salariés (salaires et charges) ;
- de l’État (impôts et taxes) ;
- des banques et des investisseurs (frais financiers et amortissements) ;
- des actionnaires (bénéfices).
1.3 – L’EBE (excédent brut d’exploitation) appelé parfois EBITDA
Cet indicateur de gestion se présente dans les SIG après la valeur ajoutée. Il correspond à :
- (+) la valeur ajoutée ;
- (+) les subventions d’exploitation reçues par l’entreprise ;
- (-) les impôts et taxes ;
- (-) les charges de personnel (salaires et cotisations).
À ce stade, l’EBE dégagé par l’entreprise sert ensuite à couvrir :
- les dotations aux amortissements (afin d’étaler le coût des investissements dans le temps) ;
- (+/-) les dotations et reprises de provisions (sommes constituées pour tenir compte de risques au niveau de l’exploitation, comme sur les stocks ou les créances clients) ;
- le résultat financier ;
- le résultat exceptionnel ;
- l’impôt société.
1.4 – Le résultat net de l’entreprise
Le bénéfice net ou la perte nette se situe sur la dernière ligne du compte de résultat. Il se retrouve aussi au bilan passif, dans les capitaux propres de l’exercice clos.
2 – D’autres indicateurs de gestion qui découlent du compte de résultat
Voici d’autres key performance indicators (KPI ou indicateurs clés) à connaître. Ils se calculent à partir du compte de résultat, voire des soldes intermédiaires de gestion.
2.1 – La CAF (capacité d’autofinancement)
Cet autre indicateur à connaître se calcule à partir du résultat net. C’est la capacité d’autofinancement de l’entreprise. Ce ratio est très utile pour évaluer la possibilité d’investir. Cet indicateur clé s’obtient selon la méthode dite additive :
- (+) résultat net ;
- (-) produits issus de la cession d’immobilisation (matériel, bâtiment, terrain, titres, etc.) ;
- (+) amortissements cumulés sur les immobilisations cédées ;
- (+/-) annulation des dotations et reprises de provisions (sur stocks et créances clients notamment).
2.2 – Le seuil de rentabilité et le point mort de l’entreprise
Cet indicateur se calcule au cas par cas afin de déterminer le niveau de chiffre d’affaires qui permet à l’entreprise de couvrir ses charges et de parvenir à l’équilibre financier. Le seuil de rentabilité dépend donc notamment du total de charges fixes et du taux de marge.
Quant au point mort, il correspond au moment dans l’année où l’activité atteint son seuil de rentabilité. Cela peut s’obtenir au bout de 6 mois, 8 mois, etc.
💡Pour calculer ces indicateurs de gestion, faites appel à un expert-comptable, un DAF à temps partagé ou un coach financier en Bretagne. C’est essentiel pour piloter ou structurer une activité en croissance.
3 – Les indicateurs de gestion opérationnels pour un suivi d’activité propre à votre entreprise
Les indicateurs de gestion comprennent aussi idéalement des données essentielles à votre activité et faciles à suivre. Vous ne les trouvez pas dans un livre de contrôle de gestion ou dans votre comptabilité générale. C’est à déterminer au cas par cas, selon votre métier et en fonction des informations disponibles. Parfois, vous devez aussi recourir aux données de la comptabilité analytique.
3.1 – Les données opérationnelles, un complément utile par rapport aux indicateurs de gestion standards
Le fait de marier deux types d’indicateurs de gestion, ceux issus du résultat comptable et ceux dictés par le business enrichit la lecture et améliore la visibilité de l’entrepreneur.
Prenons un exemple. Une société de négoce a embauché 2 commerciaux supplémentaires sur les 6 derniers mois et ouvert un nouveau magasin. D’après les soldes intermédiaires de gestion, la marge commerciale de cette entreprise progresse de 25 % en valeur par rapport au semestre précédent. Toutefois, le ratio marge sur chiffre d’affaires a baissé de deux points.
Mais savez-vous d’où proviennent exactement ces évolutions ? Voici de nombreuses questions qui mériteraient une réponse :
- Quel est l’effet volume des ventes ou des commandes clients sur la hausse constatée ?
- De combien avez-vous augmenté les marges unitaires ?
- Connaissez-vous la contribution de chaque vendeur, notamment les deux nouveaux ?
- Ont-ils atteint leurs objectifs en matière de ventes et de marges ?
- Quelles sont les performances de la dernière boutique ouverte ?
- Quelle est la satisfaction client moyenne ?
- Quels sont les coûts de la non-qualité ?
- Comment évolue le stock au regard de l’activité ?
Ce sont autant de questions autour de la performance auxquelles vous pouvez répondre si vous complétez les indicateurs de gestion avec des KPI opérationnels. Citons par exemple :
- la quantité vendue totale, par commercial, par magasin, par famille d’articles, etc. ;
- les marges unitaires par article et par période ;
- les taux de marges par article et par période ;
- la quantité de retours clients ou de réclamations ;
- la rotation moyenne des stocks en jours d’achats de marchandises.
Vous trouverez ces informations dans les outils de gestion de votre entreprise, comme un logiciel de facturation, un CRM, un outil de gestion des stocks, etc.
3.2 – Se faire aider par un coach financier en Bretagne pour déterminer ses indicateurs opérationnels
L’exemple précédent montre l’importance d’adapter ses suivis de gestion à son activité, à son projet économique et à ses objectifs. Pour plus d’efficacité dans la démarche et si vous manquez de ressources pour mener la réflexion en interne, n’hésitez pas à vous faire accompagner.
Aujourd’hui, plusieurs types de professionnels peuvent vous aider par rapport à l’analyse de vos performances d’entreprise. Vous pouvez solliciter votre expert-comptable. Vous pouvez aussi faire appel à un DAF à temps partagé afin de déléguer la gestion et vous concentrer sur l’essentiel.
Des indicateurs de gestion à mettre sous contrôle et à compléter
Vous disposez désormais des points à mettre sous contrôle sur le plan de la performance économique de votre entreprise. N’hésitez pas à prendre contact avec Arnaud Pierotti, expert-comptable situé en Bretagne, si vous souhaitez organiser le suivi de ces indicateurs pour votre société.
Afin de vous donner une vue globale pour un pilotage à 360°, nous compléterons bientôt avec d’autres articles. Vous disposerez ainsi :
- des indicateurs financiers pour l’analyse du bilan, de la trésorerie, des stocks ainsi que des paiements clients et fournisseurs (besoin en fonds de roulement) ;
- d’une méthode pour élaborer un tableau de bord complet au service de votre stratégie.